Extrait/
"Le nom est toujours entendu dans l'oreille droite, au moment où la figure passe. Il est souvent accompagné de la qualité, d'une indication quelconque de circonstance.
Il y a de fréquentes interruptions. Durant des mois, je ne vois rien et n'y pense plus. Je n'appelle jamais ces personnages. Quand je dois en revoir, je suis prise d'une inquiétude spéciale, je sens de l'air sur mon visage et comme une main qui me serre la nuque, alors le cortège reprend. J'ai vu passer, pendant plus d'une heure, une chose ravissante, impossible à saisir. C'était un défilé de petits personnages à cheval, je voyais les chevaux seulement au-dessous du poitrail, ils allaient assez lentement, par rangs de plusieurs, se touchant, harnachements et costumes magnifiques, c'était superbe. J'entendais les pas des chevaux. C'est la seule fois où une vision a duré si longtemps. J'étais au lit, très tranquille.
Pour les têtes, une seule est demeurée en suspens plus de dix minutes. (...)
A part ces deux cas, c'est la rapidité foudroyante. Souvent, le soir, quand je suis couchée, dans l'obscurité, je vois des bouches de femmes, par milliers, tellement vivantes et colorées, qui sourient, qui rient, qui parlent, tout remue; c'est comme de grandes grappes vivantes."
Marguerite Burnat-Provins, in Art et hallucination, de Georges de Morsier, A la Baconnière éditions, Neuchatel, 1969.
Pour les têtes, une seule est demeurée en suspens plus de dix minutes. (...)
A part ces deux cas, c'est la rapidité foudroyante. Souvent, le soir, quand je suis couchée, dans l'obscurité, je vois des bouches de femmes, par milliers, tellement vivantes et colorées, qui sourient, qui rient, qui parlent, tout remue; c'est comme de grandes grappes vivantes."
Marguerite Burnat-Provins, in Art et hallucination, de Georges de Morsier, A la Baconnière éditions, Neuchatel, 1969.
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